
Le grand format (voir mon très brillant article sur les formats de pellicule, ne vous en faites pas mes chevilles vont bien.) est à la photographie ce que la haute couture est à la mode. Ça prend beaucoup de temps, il faut du savoir-faire et même si tout le monde aura la curiosité d’y jeter un œil, très peu sont intéressés. Aussi, brûler du film de ce format est réservé à une minorité de spécialistes ou de touche à tout téméraires… Petite précision, on parlera ici de 4×5 uniquement (en pouces), d’autres formats plus grands encore existent.
De la prise de vue
Votre reflex argentique vous semble lourd? Oubliez ces utopiques prétentions et cette curiosité maladive qui vous donnait envie de tenter le 4×5! Ici, le poids et l’encombrement sont à l’image du format : GRANDS!

Reflex petit format et Chambre photographique grand format
Pour mémoire, la taille d’un plan-film 4×5 est de 10,2×12.7cm. Presque une carte postale…

Comparaison des formats de pellicule photo les plus courant : petit à gauche, moyen au millieu et grand à droite
Certes, trimbaler une camera obscura, ou chambre noire impose certaines manipulations. Oubliez la cellule intégrée. Vous pouvez au choix utiliser une appli sur smartphone ou une cellule à main.
Pour la mise au point, c’est du sport : pas de bague sur l’objectif… Il faut glisser la partie avant de la chambre tout en regardant le verre de visée ou dépoli (on est allé cherché loin, considérant que le verre de visée est une plaque de verre dépolie…) avec un compte-fils.

L’objectif grand format comporte le mécanisme d’obturation mais pas de bague de mise au point
Une fois les réglages terminés (on parlera des bascules une autre fois, si vous êtes sages) on ferme le diaphragme, on insert le châssis porte-film, est y’a plus qu’à.
Du traitement des plans-films
Là encore, c’est la taille qui posera des problèmes. Plusieurs méthodes existent avec plus ou moins de matériel. Après avoir essayé la méthode dite du « taco » (merci « Dans ta cuve » pour les tuyaux) je me suis aperçu, enfin façon de parler, j’étais dans le noir… que ma cuve de développement était trop petite… Donc machine arrière et développement en cuvette.

Développement de plans films grand format en cuvette
C’est long d’autant que j’ai dû traiter les plans-film par deux pour optimiser les résultats. Après les quelques 8 minutes 30 dans le bain de révélateur et dans le noir complet, j’ai poursuivi mon traitement à l’aveugle. On obtient de beaux et grands négatifs.
Un tirage?
Pas pour le moment, je me contenterai d’abord de numériser les images (pour vous les montrer petits veinards) puis je me motiverai pour vous parler de tirages par contact.
Le potentiel de ce négatif est la taille d’agrandissement qu’il offre. Faire une planche contact en 24×36 permet d’avoir un aperçu des images avant agrandissement, le tirage contact lui est directement lisible. Passé sous l’agrandisseur, le grain d’un 24×36 monte à partir d’un 20x30cm (plus ou moins selon la sensibilité de l’émulsion de base de votre pellicule), ce qui correspond en grand format à une photo 85x106cm, à densité de point et distance de visionnage identiques. En pratique, et pour éviter des calculs indigestes, on pourra faire des tirage de plus de 1m20~1m50 de petit côté… Soit une personne de taille moyenne en pied à échelle 1.