
À l’heure où consumérisme atteint (et dépasse régulièrement) son paroxysme la tendance du DIY (dot it yourself) pointe timidement le bout de son nez. Bon, on est pas la pour faire une leçon d’économie, mais plutôt quelques économies ! L’article du jour (et vous vous en doutez rien qu’au titre) : faire du neuf avec du vieux !
N.B. : Chaque jetable étant différent, les infos suivantes pourraient ne pas correspondre. L’article a été pensé comme un guide générique et non comme une solution absolue!
Constat(s) matériel
Qu’est-ce qu’un appareil photo jetable? Un appareil de prise de vue basique au possible, sans électronique (on zappe un éventuel flash pour le moment, ça marche aussi bien sans). Un déclencheur? présent! L’avancement de la pellicule? Assuré par une molette au son si caractéristique et qui m’évoque les voyages scolaires de mon enfance. (À cette époque tous les gamins avaient leur jetable!). Compteur de vues ? Par affichage numérique ! (si, si, ce sont bien des chiffres qui apparaissent ! Ok, elle est tirée par les cheveux celle-là)
Ça rappelle étrangement le cas du brownie, non?
Ça fonctionne encore quand la pellicule est terminé?
Oui! Bon, sous conditions, mais trouver un appareil d’occaze avec seulement 27 déclenchements, c’est du jamais vu! Un jetable n’est pas conçu pour avoir la fiabilité d’un reflex pro et son obturateur en titane garanti 100.000 déclenchements, mais le plastique durera bien quelques pelloches de plus.
Fonctionnement théorique de l’appareil
La molette magique si bruyante n’a qu’un seul rôle, mais ô combien important! Elle est en prise directe sur l’axe de la pellicule photo, donc assure l’avancement du film au fil des prises de vue. En avançant, la pellicule remonte le mécanisme d’obturation. Ce mécanisme fait accessoirement avancer le compteur de vue, c’est pratique mais pas essentiel.
Problème : comment rembobiner le film…
… pour sortir la cartouche? Simple : on ne peut pas ma bonne dame puisque dans l’appareil (étanche à la lumière) le film est entièrement débobiné. En remontant la molette, on fait rentrer la pelloche dans sa cartouche initiale! Une fois que la pellicule est terminée, il suffit de démonter l’engin. N’hésitez pas à bien remonter la pelloche, histoire de vous assurer que toute la surface sensible est de retour dans la boîte en fer.
Décharger le film et démonter l’appareil
On va agir avec beaucoup de délicatesse. Un peu de douceur dans ce monde de brutes! Première étape : ôter de votre magnifique appareil photo toutes les étiquettes du fabricant, de manière à découvrir toutes les vis. Ceux qui suivent ont déjà leur tourne-vis en main. Dévisser des deux cotés. Vous pouvez ensuite séparer avec beaucoup de soin les deux coques du mécanisme central. Si ça résiste, c’est que le fabricant a conçu son système avec des petits clips en plastique. Soyez prudents, casser un ergot peut signifier casser l’appareil photo.
Généralement, sur tout bon appareil photo je table qui se respect, on a un capot pour accéder facilement à la cartouche de film et éventuellement un capot pour la pile du flash. Encore que certains modèles se contente d’un étiquette pour cacher la pile… Attention à ces petits bout de plastique, aussi près du film, c’est dangereux pour l’étanchéité à la lumière.
- Une fois que tout est démonté, vous devez en principe avoir :
- Coque avant
- Mécanisme principal (système de prise de vue)
- Coque arrière
- Capot du compartiment film
- Pellicule
- Pile (en option)
- Vis (quantité suffisante pour remonter l’engin)
Développez (ou faites le faire) la pelloche. Il est possible de développer un film couleur dans des chimies noir et blanc. Un article est à l’étude…

La cartouche est positionnée, il faut encore rembobiner le film sur l’axe de gauche en chambre noir avant de refermer votre nouvel appareil photo!
Recharger le jetable
A priori, le capot avant peut être remonté tout de suite. Mémoriser bien l’emplacement des éléments : place de la cartouche, réceptacle à pellicule vierge, parce que la suite va se passer en chambre noire, où à défaut, dans un manchon de chargement. Donc, dans le noir embobinez une pellicule vierge (noir et blanc, c’est mieux!) sur l’axe prévu à cet effet. (sur mon modèle, un ergot est présent) Insérez ensuite la cartouche à sa place et refermez le capot arrière ainsi que les capots film et pile. Perso, je revisse à la lumière du jour… On peut ajouter quelques traits de ruban adhésif opaque sur les parties sensibles : les capots et endroits où les ergots sont cassés.
Brûlez la pellicule…
… et recommencez ! Encore, et encore, et encore…
haha, faut que je teste ça !
C’est drôle à faire.